PEDAGOGIE DU SENS: intro....
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Donner du sens aux apprentissages
Il est certain que n’importe quel enseignant adhère à cette nécessité de donner du sens aux apprentissages pour que l’enseigné apprenne dans des conditions optimales. Mais la plupart du temps l’interprétation de cette stratégie est mal perçue. J’ai participé a un colloque dont le thème était de donner du sens aux apprentissages. Toute la présentation théorique était plus ou moins obscure avec des termes pédants compréhensibles que par leurs auteurs . Puis une enseignante d’EPS nous a proposé une leçon d’escalade illustrant le « donner du sens.. ». Pendant une heure elle nous a présenté une progression logique de l’escalade mais complètement déconnectée de l’élève. Ces situations modèles pouvaient donc être présentées dans n’importe quel établissement et garantir un maximum de réussite chez les élèves puisque les contenus étaient articulés de façon à donner du sens aux apprentissages.
En réalité les choses ne peuvent pas se dérouler comme ces enseignants l’ont prévu. On ne peut enseigner sans prendre en compte les particularités des personnes à qui l’on s’adresse. Si l’on veut parler de sens chez l’apprenant on n’est obligé de mettre en place une stratégie éducative qui devra d’abord s’informer sur la ou les logiques de fonctionnement de l’individu ou du groupe classe.
Plusieurs facteurs influencent la logique de fonctionnement. Facteurs sociaux, économiques, physiques dont nous devons prendre connaissance et tenir compte avec prudence car dans des milieux moyennement marqués comme ceux de notre banlieue, leurs influences sont peut être moins décisives que dans d’autres contextes.
En revanche il faut savoir que dans une classe les échanges entre élèves peuvent modifier la logique de fonctionnement des individus qui la composent. Vingt huit heures ensemble par semaine laissent obligatoirement des traces. C’est ainsi qu’ en EPS on peut constater des réactions différentes d’une classe à une autre. Bien entendu on va tout de suite dire, que c’est du à la différence des personnalités et l’on a raison de le souligner, mais indépendamment de cela, une classe va se former une logique de fonctionnement différente des autres classes. Le groupe se forge inconsciemment sa propre identité.
Dans l’action, si je suis dans un groupe et que l’on me place dans une situation de tournoi comme au Badminton, je vais inconsciemment repérer des manières différentes de jouer et peut être rechercher à adopter des tactiques que j’ai identifié comme gagnantes. Ce n’est pas une découverte, car dans la vie on constate que tout groupement d’individus se construit autour de repères communs. Mais dans le domaine qui nous intéresse nous allons essayer de relever ces logiques de fonctionnement et de s’en servir comme point de départ de notre enseignement, afin de donner du sens aux apprentissages.
Notre tache ne s’arrête pas là car elle ne suffit pas à garantir le sens tout au long du cycle. Toute la difficulté réside dans le fait de maintenir cette quête de logique de fonctionnement du groupe pour proposer des apprentissages adaptés. La classe a sa propre logique de fonctionnement de départ et sa logique de progression. Nous proposons donc des apprentissages tenant compte de la logique de départ corrélée avec la performance pour hiérarchiser les contenus , puis proposer d’autres contenus à condition qu’ ils correspondent à une attente du groupe. Attention car le groupe peut être demandeur d’une technique et l’évaluation peut révéler que cet apport n’a pas lieu d’être car elle n’exerce aucune influence sur le jeu. (exemple en sports co « il faut faire beaucoup de passes… »). Le travail de l’enseignant est donc d’être à l’écoute du groupe classe en recherchant constamment à proposer des évaluations qui auront pour rôle de faire émerger des contenus adaptés au groupe et nécessaire à une progression dans l’APSA.
PE
