morale laîque et eps

23/04/2013     Prof EPS et la MORALE LAIQUE

 

 

Cours de morale laïque…

Sous le gouvernement de Vichy le professeur principal était le prof de Français secondé par le professeur de sport. Tout un symbole !

Et aujourd’hui on remet ça, non pas sous un gouvernement d’extrême droite mais sous un gouvernement dit de gauche.

Bien entendu, le professeur d’éducation physique n’interviendrait pas comme un garant de l’ordre structurel, en colonne par deux, le corps bien droit etc., non, on le sollicite car dans ses cours, il est un habitué de la gestion de la vie sociale avec ses rôles, ses droits et ses obligations. A croire que dans les autres matières, on ne soit pas concerné par ces préoccupations.

Et si le problème d’absence de moralité n’était pas là. Je m’explique . Comment voulez vous qu’un élève soit respectueux des autres quand dans son éducation on ne l’est pas avec lui. Combien de fois on entend les élèves dire d’un prof « de toutes manières , on ne peut rien dire avec lui… Ils nous envoient au tableau mais c’est lui qui fait la correction… En cours on ne fait que "gratter" Le prof s’est moqué de moi pendant le cours » . Tant de situations d’enseignement ou l’élève est réduit au silence, à la merci d’une autorité qui ne fait pas forcément autorité et qui profite pas toujours dans le bon sens de ce statut, ne donnent peu de possibilité  à l’apprenant de s’exprimer, donc d’apprendre à communiquer, à respecter les autres, à écouter etc. On obtient des comportements inverses, comme la rébellion ou l’attitude passive, en attendant la sonnerie.

Toutes ces structures que je considère comme démagogique , et je fais référence aux conseils de classe ou les élèves présents ne sont là que pour donner bonne conscience aux équipes pédagogiques, « nous les élèves participent…», mais dès qu’ils abordent des problèmes avec tel ou tel enseignant ils se font vite recadrer « le conseil n’est pas un tribunal… » ne font que contribuer à l’aggravation de la méfiance des élèves  vis à vis de l’institution.

Bref, toutes les règles de bonne conduite nécessaire à la vie en communauté ne sont jamais sollicitées à l’école. L’école incite à des conduites opposées. Elle crée des situations d’injustice. Ce n’est donc pas avec des cours de morale laïque que l’on va changer la donne. Mais c’est en formant les enseignants, en leur donnant plus de liberté de mouvement , classe moins chargée, programmes plus souples, évaluation moins étriquée, que l’on pourra solliciter des comportements respectueux des uns des autres.

En EPS on assiste aujourd’hui à des dérives, ou des enseignants passent plus de temps à  distribuer des rôles, comme l’arbitrage (soit dit en passant en formant des super-gendarmes, comme si on avait besoin d’eux pour respecter les règles), comme les groupes d’observations etc., que de faire des cours d’éducation physique. On n’est plus sur l’APSA mais sur tous les rôles annexes qui gravitent autour du bon fonctionnement de celle ci. Le problème c’est que quand on arrive enfin à pouvoir rentrer dans les contenus on a plus de temps.

Cette notion de morale ne s’apprend pas ! Bien vivre ensemble est un problème d’intelligence. D’ailleurs on parle de vivre intelligemment. Là encore notre objectif est de donner du sens à ce vivre intelligemment. Il faut construire ses cours ou l’on tient compte des logiques de fonctionnement de l’élève. C’est déjà une marque de respect ! Je t’observe et je tente de repérer la manière dont tu fonctionnes. Et à partir de là on va ensemble construire des situations d’apprentissage.

 C’est en adoptant un enseignement ou l’élève se sent écouté, pris en compte tel qu’il l’est, associé a une démarche d’enseignement qu’il de viendra respectueux des institutions mais encore faut il que ces dernières soient dignes d’être respectées et pour le moment l’image renvoyée aux yeux des jeunes me semble bien altérée.

 PE